Gérald Darmanin : lutte contre l’immigration clandestine à Mayotte
En déplacement à Mayotte en ce fin décembre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, poursuit son offensive contre l’immigration clandestine.
Le ministre de l’intérieur a annoncé pérenniser la présence des agents du Raid sur l’île pendant plusieurs mois, le temps que les « difficultés » sur le territoire mahorais s’effacent.
En visite pour deux jours à Mayotte, le ministre de l’intérieur a exprimé ce samedi à Dzaoudzi sa volonté de renforcer les moyens de lutte contre l’immigration clandestine sur l’île française de l’Océan indien, surtout en provenance des Comores voisines.
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer devait ensuite se rendre à la caserne de gendarmerie de Mamoudzou, et « passer la soirée de la Saint-Sylvestre en présence d’élus et des forces de sécurité ».
Lors de sa dernière visite à Mayotte, en août, les moyens techniques et humains avaient déjà été revus à la hausse pour tenter de déjouer les arrivées de migrants dans cet archipel situé à mi-chemin entre Madagascar et l’Afrique.
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La moitié de la population est étrangère sur le territoire qui comprend deux îles principales et une trentaine d’îlots.
Le ministre affiche à présent l’ambition d’« un changement de paradigme extrêmement fort à Mayotte », disant vouloir s’attaquer aux flux migratoires en amont de l’arrivée des barques sur les rives mahoraises.
Développer la technologie pour aider les forces de l’ordre
« Nous devons absolument protéger Mayotte et le territoire mahorais notamment, de l’immigration irrégulière », soutient Gérald Darmanin.
« Nous avons énormément augmenté les effectifs de police et de gendarmerie : c’est deux fois plus de policiers et de gendarmes sur le territoire mahorais », rappelle-t-il, « mais on voit bien que ces effectifs doivent être aidés par la technologie. »
Le ministre parle notamment « des bateaux, qui permettent de pouvoir empêcher les arrivées d’immigration irrégulière », mais aussi de « radars » et de « moyens aériens » tels que des drones.
Après les événements survenus à l’automne dernier à Mayotte, Gérald Darmanin avait également décidé d’envoyer le Raid. « Je vous l’annonce, j’ai décidé de pérenniser la présence des deux hommes du Raid ici pendant plusieurs mois que dureront encore les difficultés que nous connaissons à Mayotte. »
Un groupe pour enquêter sur les filières clandestines
Après un tour en mer, pour tester l’efficacité d’un drone capable de repérer des embarcations à cinq kilomètres, le ministre a annoncé « la création d’un GIR » (Groupe interministériel de recherches) destiné à enquêter sur les filières clandestines : « un groupe spécifique de policiers et de gendarmes et des autres administrations qui travaillent sur le travail illégal et l’immigration irrégulière », a-t-il expliqué à la presse.
« Le 27 décembre, un décret est paru qui prévoit que l’office d’enquête de police judiciaire que j’avais annoncé il y a trois mois pour lutter contre l’immigration irrégulière et notamment les passeurs, ces marchands de misère […] va être créé ici à Mayotte », a-t-il dit.
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« Il y aura donc des enquêteurs de police judiciaire spécialisés, directement sous l’autorité des magistrats, ce qui fera gagner énormément de temps plutôt que de faire venir des experts de métropole ou d’envoyer les dossiers en métropole », a-t-il ajouté.
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Gérard Darmanin : Macron et le droit du sol
Le ministre a également insisté sur l’implication de l’Élysée et du reste du gouvernement sur ce dossier : il reviendra ainsi au président Emmanuel Macron de se prononcer « dans les prochaines semaines » sur ce sujet, et notamment sur la mise en place d’une législation dérogatoire au droit du sol sur le territoire.
Les arrivées de migrants à Mayotte ne faiblissent pas, depuis l’archipel des Comores mais également depuis l’Afrique des Grands Lacs, illustrés par le débarquement d’une soixantaine de personnes mercredi.
Darmanin a promis à ce sujet une tournée des États africains concernés pour faciliter le retour de leurs ressortissants déboutés de l’asile.
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